1. |
Valse Tango
10:41
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L'été dernier, à la moitié du mois
De juillet, je me suis régalée,
La nuit vibrait, les odeurs pétillaient
Et un moment, dans mon égarement,
Je crus qu'ici particulièrement
Les pierres chauffaient
Et m'enseignaient que...
Le bleu irradie profondément,
Ici tout est plus transparent.
Les couleurs coulent uniformément,
L'ombre est épaisse et le soleil constant.
Tout est tombé, je fus bien attrapée.
J'étais bercée, je fus bien terrassée.
Mes illusions se sont désintégrées,
J'appris à regarder,
A me méfier quand...
Le bleu irradie profondément
Et quand tout est plus transparent,
Quand les couleurs coulent uniformément,
L'ombre est épaisse et le soleil constant.
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2. |
La Tête de la Dame
14:44
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J'aurais voulu un peu de répit,
Sans me soucier de mon âge.
Les années filent, de fraîche et polie
Je passerai peut-être à sage.
J'en suis encore à m'inquiéter,
J'en suis encore à tout mélanger,
Toujours trop jeune et toujours trop âgée,
Comme un arbre qui va bientôt s'effondrer.
La femme de trente ans soupire,
Elle ne regrette pas ses jeunes années
Mais elle sent déjà dans l'air
Pour demain un pincement amer.
Quand on est jeune on est bien lâche,
On s'imagine des larmes et puis des creux.
Mais je ne marche plus, qu'on sache,
Les creux sont maintenant sous mes yeux.
Qu'on sache que maintenant ils sont sous mes yeux.
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3. |
Bois Barbu
06:44
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Mon plus beau souvenir,
Mon élan, mon élan mon avenir,
Me sont apparus puis je ne les ai plus vus.
J'étais pourtant bien appliquée, remplie de bonne volonté.
Ah ! il est là, il est dans la lueur, il est dans la lumière, il est toujours plus flou.
Ah ! je le vois, il est par là, il est en train d'être avalé par ma mémoire.
Tout s'est évaporé,
Je n'ai pas eu le temps de m'habituer.
Ah ! je n'ai pas, pas pu le rattraper, pas pu le conserver, ma mémoire l'a mangé.
Mon souvenir oublié, mon élan brisé, mon avenir désenchanté.
Mon souvenir oublié, mon élan brisé, mon avenir... tout devient flou.
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4. |
Le Prunier Noir
14:36
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Sur les pierres chauffées,
Je m’assois parfois
Où peuvent encore percer
Quelques fraises des bois.
Et au fond le prunier,
Depuis tellement d'années,
Noir et ensorcelé,
Toujours mort, toujours là.
Quand on est installé
Tout prêt à regarder
Devant nous s'étaler un tapis de pensées,
On perçoit étouffés,
Du jardin ouaté,
Au loin les bruits de ville pourtant tout à côté.
Et la terre ronfle et souffle
Par intermittence,
Des rejets de chagrin,
Des restes d'existences.
Vieilles dames aux joues laquées
Ou aux lèvres poudrées
Et aux boucles rosées depuis tellement d'années,
Viennent hanter les cuisines
Et les chambres à coucher,
Éparpillent encore au jardin leurs secrets.
Aujourd'hui où êtes vous,
Et que me diriez-vous,
Depuis qu'on a manqué quelques rendez-vous ?
Et moi je viens toujours,
Mais les mites mangent tout.
Et si je ne viens plus où vous tiendrez-vous ?
Des heures j'en ai passé,
D'un vide de qualité,
Dans une rêverie morose et parfois enjouée.
Mais pour d'autres tout ça est déjà enterré
Et pour eux c'est plus sain de ne pas y penser.
Mais toujours un matin l'ensemble vous revient,
Comme une ortie difficile à éliminer
Et comme le prunier noir et ensorcelé.
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Grand Veymont France
Grand Veymont: Josselin Varengo et Béatrice Morel Journel.
Au départ il y a de longues improvisations avec pour seules
contraintes le nombre de mains disponibles et une installation d'orgues et de synthétiseurs.
Les compositions de Grand Veymont étalent, goupillent et superposent des mélodies exotico-médiévales sur lit de rythmiques krautrock, valse ou tango...
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